Le silence naît sur les paupières

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Dans un passé proche, je ne me rappelle pas d’un roman qui m’ait bousculé autant que ce premier roman de Nejia Sghir. Je me suis senti perdu, déboussolé et sans repères à l’image du personnage principal.

A travers le regard d’une jeune trentenaire tunisienne, l’auteure nous plonge dans les idées perverses les plus enfouies et les fantasmes secrètes d’une génération en quête d’identité. A l’origine, c’était une jeune femme timide et invisible. De déception en déception, sous le regard accusateur et les règles imposées par une société machiste, la jeune femme se déchaine. Une sorte de vengeance contre ses limites pudiques et les barrières sociales. Une auto-punition qui la pousse à multiplier les aventures sexuelles sans réfléchir aux conséquences.

Des phrases courtes et une plume fine nous pondent un premier roman agréable à lire. Mais en avançant dans la lecture, quelques petites erreurs de style font leur apparition. En effet, on assiste parfois à des phrases construites sur une base de dialecte tunisien. Je cite : “Fais-moi rire avec toi”, mais pas que. Il manque quelque chose au roman. L’auteure aurait pu développer plusieurs passages de l’histoire et creuser un peu plus sur l’état d’âme du personnage principal. En évitant de la nommer, approcher le côté "normal" de l'héroïne n’aurait pas été de refus afin de la rendre plus attachante.

Un premier roman qui porte bien son classement mais qui reste fort intéressant à lire. Une vraie immersion dans le monde des désirs au féminin. Des désirs qui restent souvent enterrés au fin fond de son être. En abordant ces sujets tabous, le courage de l’auteure est à saluer.

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