La nuit était merveilleuse - une de ces nuits comme notre jeunesse seule en connut, cher lecteur. Un firmament si étoilé, si calme, qu'en le regardant on se demandait involontairement : Peut-il vraiment exister des méchants sous un si beau ciel ? - et cette pensée est encore une pensée de jeunesse, cher lecteur, de la plus naïve jeunesse.
Mais puissiez-vous avoir le cœur bien longtemps jeune !
En pensant aux « méchants », je songeai, non sans plaisir, à la façon dont j'avais employé la journée qui venait de finir.
Dès le matin, j'avais été pris d'un étrange chagrin : il me semblait que tout le monde me fuyait, m'abandonnait, qu'on me laissait seul.